Street-fishing, le bilan d'une première saison
Un bilan c’est d’abord des chiffres ! Cette saison ce fut 36 sorties ayant eut lieu du 17 mai au 17 novembre 2017. Leur durée moyenne a été de 2h30 au cours desquelles j’ai enregistré la capture de 97 perches et 21 brochets. Je ciblais ma recherche uniquement sur la perche ; les brochets ne furent que des prises accidentelles et la majorité furent des juvéniles !
En compétition « street-fishing » la taille minimum prise en compte pour la perche est fixée à 20 cm. Je me suis servi de cette « maille » pour évaluer le potentiel halieutique de ma zone de pêche, résultat 80 % de mes prises sont maillées.
Le choix du parcours : crucial
Pour cette découverte de la pêche en milieu urbain, j’ai choisi de pêcher la Saône qui coule à Lyon. J’ai limité mon exploration à un parcours d’une longueur d’environ 1 500 m où j’ai pratiqué sur les deux rives.
A chaque session, j’explore minutieusement un tronçon de 500 à 600 m. Je me concentre à identifier les postes (herbier, haut-fond, enrochement, plage, escalier…), la profondeur, la nature des fonds (sablonneux, caillouteux, vaseux…), la localisation du poisson fourrage et de leurs prédatrices : les perches. Ainsi, j’ai cartographié dans mon esprit la morphologie du cours d’eau. Je ne le connais pas encore sur le bout des doigts mais j’en ai une bonne représentation.
J’ai cherché à comprendre comment la rivière évoluait au fil des saisons. En résumé, je suis en questionnement perpétuel afin de comprendre le milieu et être à même de m’adapter pour rentrer du poisson à chaque sortie.
Ce parcours à proximité de chez moi me donne l’opportunité d’aller y pêcher dès que j’ai un moment de libre. L’hiver qui approche me lance un défi, trouver les perches alors que les herbiers ont presque disparu… et les poissons semblent gagner les profondeurs. Je constate que je touche plus de brochets que de perches… et j’ai l’espoir de prendre mes premiers sandres avant fin janvier.
Côté technique : essais transformés
Si je suis un débutant en pêche urbaine, je ne le suis pas comme pêcheur de carnassiers. J’ai plusieurs saisons de pêche en float-tube en lac derrière moi. A chaque sortie « street » j’expérimente un nouveau leurre ou une nouvelle technique.
Je pense que prendre le temps de bien connaître tous les leurres présents dans sa boîte de pêche, permettra un jour prochain de savoir quel leurre sélectionner pour correspondre parfaitement à la configuration du jour.
Je fais régulièrement des incursions sur Internet pour trouver des idées de techniques adaptées aux situations rencontrées sur mon parcours. Je relis régulièrement les articles écrit par Morgan Calu, streetfisher de renom, auteur pour Brochet-Sandre Magazine.
Le crankbait
J’utilise ce leurre pour chercher les poissons actifs et quand d’autres techniques n’ont rien donné. C’est une sorte de sauve-bredouille. J’ai 5 à 6 modèles dans ma boîte. Certains ont les flancs plats, d’autres sont rondouillards et d’autres encore sont articulés… capable d’évoluer de 1 à 3 mètres.
L’animation est à la portée de tous, un lancer-ramener éventuellement entrecoupé de pauses (le fameux stop and go). J’affectionne tout particulièrement le coloris perche.
Mes choix : Aragon MR (Illex), Diving Chubby (Illex), Golem 200 (Sakura), B-Switcher 2.0 (Zip Baits), Diving Cherry (Illex).
Le longbill minnow
Un cousin du crankbait que j’utilise peu en lancer-ramener. Je préfère le twicher pour imiter un alevin effrayé. Un excellent stimulus pour déclencher les attaques. Dans l’article sur le quai, c’est ce type de leurre qui me rapporte du poisson.
Mes choix : SC Shiner (Daïwa), Bevy Shad (Lucky Craft) et Squirrel 61 et 76 (Illex).
Le chatterbait
Le chatterbait est idéal dans les herbiers denses et pour gratter à proximité du fond, ce leurre ne m’a pas rapporté de captures mais j’ai réussi à déclencher de nombreuses touches surtout des brochets. Je pense qu’un jour un silure pourrait bien s’y intéresser.
Mon choix : DK Chatter weedless en 7 grammes (Fish Arrow). Il passe vraiment bien dans les herbiers. Il m’a permis de faire un silure de 80 cm et 2 jolis black-bass de 40 cm lors d’une session en float-tube cette année.
Le spinnerbait
J’utilise des modèles conçus pour la perche ou le black-bass. Tête plombée de 5 à 7 grammes, palettes feuilles de saule, coloris naturel ou flashy. Excellent le long du quai, au milieu d’herbiers épars, à frôler les structures dures (bois morts, scooter, barrière métallique).
Je monte parfois un « trailer » pour donner plus de volume, faire une association de couleur, apporter une vibration différente ou supplémentaire mais cela contribue aussi à ralentir la descente du leurre dans la couche d’eau. Le « trailer » se doit d’être utilisé à bon escient. Il n’est pas indispensable.
Mes choix : MTS Spinnerbait (Damiki), un modèle Homemade, Pond Magic 5 grammes (Booyah).
Jeu de fléchettes
J’ai découvert la technique du « darting » suite à la lecture d’un des articles de Morgan Calu. En anglais « dart » signifie « fléchette ». Il s’agit d’une animation pour laquelle il faut utiliser des leurres souples dit « finesse » et des têtes plombées ayant une forme triangulaire. C’est cette association TP triangulaire + LS finesse qui permet d’engendrer cette nage erratique.
L’animation permet de réaliser un « walking the dog » subaquatique. Le leurre évolue en 3 dimensions : de haut vers le bas, de droite à gauche et d’avant en arrière. Elle peut-être soit lente proche du fond et insistante soit au contraire vive et ample du fond à la surface.
Cette technique est capable de susciter des touches alors que rien d’autre n’a fonctionné. Ce n’est pas une technique de prospection. Elle donne vraiment à mon sens tout son potentiel dans un herbier ou à proximité.
Un balancier sous la canne permet d’expédier le leurre d’un geste précis dans une trouée ou contre un obstacle. Pick-up ouvert, il faut laisser le leurre descendre jusqu’au fond. La forme de la tête aide à ce qu’il descende à l’aplomb de l’impact avec l’eau.
Il n’est pas nécessaire de commencer l’animation tout de suite, patience. Il m’est arrivé plusieurs fois qu’un poisson s’en saisisse sur le fond.
La touche est généralement franche : un « toc » ou une « lourdeur » qui doit entraîner un ferrage sec mais pas trop violent sous risque d’une décroche immédiate. La canne doit disposer d’une bonne réserve de puissance pour être à même d’extraire en force le poisson de son antre.
Mes choix (en 3 pouces) : Powerbait Minnow (Berkley) ; Flash-J (Fish Arrow) ; Drop-shot Minnow (Berkley). Et mes coloris favoris : blanc (pearl white), jaune fluo (chartreuse shad), bleu pailleté dos noir (rainbow), perche, dos noir ventre rouge (black-red), dos noir ventre argenté (watermelon/silver).
Jighead light
J’entends par light, des poids compris entre 2 et 5 grammes. J’ai une prédilection pour les têtes de forme « football » soit comme un ballon de rugby montées d’un hameçon de numéro 2 à 4. Je monte des petits souples entre 2 et 3 pouces. Je préfère une animation en dent scie pour imiter un poisson blessé ou malade qu’un simple lancer-ramener.
Mes choix (en 2 pouces) : Divinator S (Biwaa) ; I-Grub (Damiki) et Powerbait Minnow (Berkley).
Quel combo ?
Damiki Spinning Blue Angel 662 EX Light - Shimano Exage 1000 FC - Tresse 8/100ème
J’ai utilisé cette canne (achetée en février 2008) de puissance 2-10 grammes de mai à septembre à la recherche des perches. Sa longueur de presque 2 mètres est idéale pour pratiquer sur mon secteur, et sa grande réserve de puissance m’assure la possibilité de sortir une jolie perche d’un herbier.
Pezon et Michel Casting Kaze Medium - Abu Garcia Promax 2 - Tresse 13/100ème
Ce modèle est conçu pour lancer de 5 à 20 grammes, a une action « fast » qui offre une très grande réserve de puissance. C’est à mon sens la canne parfaite pour pêcher la perche ou le brochet avec un large panel de leurres (hardbait, softbait, lames, leurres métalliques).
Avec ce matériel, j’ai découvert le plaisir de « pitcher » du haut d’un quai avec une grande précision contre la coque d’une péniche ou dans une trouée d’herbiers. Cet ensemble est le prolongement de mon bras. Il permet de vivre en direct le combat avec un beau poisson comme de guider son leurre vers l’antre du carnassier que je traque.
Abu Garcia Xrossfield ML 662 - Abu Garcia Promax 2 - Tresse 8/100ème
Ce modèle a été acquis en octobre 2017 il est conçu pour lancer de 2 à 18 grammes, c’est une canne très légère d’action « regular fast ».
J’ai déjà pu juger de ses capacités en lançant des leurres légers : 3 à 5 grammes ; de sa réserve de puissance en combattant quelques perches à proximité d’herbiers. Je pense l’utiliser avec des leurres pesants entre 3 à 12 grammes.
J’ambitionne pour ma saison 2018 en street-fishing de pratiquer exclusivement en casting. Je suis fan de la gestuelle qu’exige ce type de canne et de son confort de pêche qui ne m’engendre aucune fatigue du poignet.
Seul point en suspens, l’acquisition d’un moulinet baitfinesse, en raison de son prix exhorbitant (300 à 400 euros).
Parlons, bas de ligne.
Je recommande l’usage d’un fluorocarbone qui a la capacité de résister à l’abrasion. Pour ma part j’utilise depuis de nombreuses années du Water Queen PVDF, je ne peux que vous le recommander. J’ai fait le choix d’utiliser un diamètre de 25/100 à 30/100.
J’affectionne une longueur entre 2 à 3 mètres qui me sert en action de pêche pour évaluer la profondeur. Je n’utilise pas d’agrafe, montant mes leurres par un nœud universel.
Les accessoires et la bagagerie
Une bagagerie adaptée à la pratique du street-fishing contribue à être efficace au bord de l’eau, chaque accessoire à sa place dédiée et à portée de main pour être efficace.
J’utilise deux sacoches distribuée par Illex, le Shoulder Bag et depuis peu une sacoche type banane le Fat Hip Bag. Elles sont spécialement conçues pour la pêche du bord itinérant. Je vous les recommande vivement, vous ne serez pas déçu.
N’oubliez pas votre paire de lunettes polarisantes !
© Article rédigé par : Franck Labadie
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