Le peuple migrateur

Sauvons nos rivières : l'Acte 2 de la FNPF

Tout est dit dans cette vidéo,  la FNPF exhorte toutes les bonnes âmes, les bénévoles, les AAPPMA, les associations de protection des migrateurs, les pêcheurs et pêcheuses à agir à leur niveau, sur leur territoire, à protéger les migrateurs.

Parce que ne nous y trompons pas, sauvegarder les migrateurs n’est pas une lutte de clocher.

Agir pour le saumon, l’anguille, la lamproie, l'esturgeon et l’alose c’est sauvegarder l’intérêt supérieur de tous les poissons. Car sauver les migrateurs passera par une sauvegarde de leur milieu naturel et le respect de la biodiversité qui les accueille : les rivières.

Avec cette nouvelle campagne de sensibilisation, la FNPF milite, dénonce, alerte, rassemble et investit sur la prise de conscience et une dynamique de cohésion qu’elle souhaite soulever auprès de ses adhérents pêcheurs.

Et le cap est juste, la cause incontestable. 

La France a une responsabilité immense devant ce qui se joue sur son territoire. Riche d’une hydrographie unique, elle accueille non sans mal et avec beaucoup d’obstacles ces espèces qui viennent reproduire ou grandir dans ses veines.

Alors on en revient au coeur, l’eau, sa qualité, sa continuité écologique. 

Alors on admet être petits, humbles, reconnaissants, remplis de gratitude devant ces exemples de pugnacité, ces monstres d’instinct qui depuis des millions d’années n’ont qu’une raison d’être : la survie et la pérennité de leur espèce.

Les enfants ! faîtes vos valises on part en voyage…

Quelques chiffres que la FNPF au travers de cette vidéo, nous imprime au fer rouge :

Le saumon : c’est 800 km de contre-courant à remonter avant le barrage de Vichy

L’anguille : c’est 9 à 12 ans de cycle en rivière avant qu’elle ne reparte reproduire en mer

La lamproie : c’est 4 à 5 années de larvation dans le substrat avant de s’y extraire

L’esturgeon : c’est 200 millions d’années d’évolution et plus de 80 ans d’espérance de vie en rivière

Toutes ces espèces sont contraintes aux mêmes maux, à la même épée de Damoclès : les menaces qui pèsent sur la viabilité de leur écosystème, malmené par nous, les humains souvent pour privilégier l’intérêt financier court termiste.

Ce sont de multiples obstacles à franchir ou à dévaler pour survivre : seuils, barrages, petite ou grande hydroélectricité, braconnage, pollution industrielle et agricole, assèchement des nappes phréatiques et des cours d’eaux secondaires. 

 

Un aller avec un retour s’il vous plaît !...

Au travers de cette vidéo, la FNPF sort du cadre de la pêche et envoie un message limpide : la biodiversité et la continuité écologique doivent devenir les premières questions à se poser avant de lancer sa ligne à l’eau.

De façon légitime l'institution critique l’Etat pour sa faillite en matière de maintien ou de restauration de la continuité écologique et son mutisme sur le sujet ; critique envers certains producteurs privés d’hydroélectricité peu scrupuleux du respect des règles environnementales ; critique envers certains pêcheurs professionnels braconniers, la FNPF dénonce, mais pas que, elle agit avec des moyens financiers pour soutenir les forces vives, défenseurs des espèces en danger.

 

Des passeurs éthiques pour des migrants critiques

C’est aussi avec émotion que le message d’alerte passe. C’est avec émotion que l’on reçoit les mots justes des interviewés. C’est avec émotion que l’on lit l’espoir sur les visages des serviteurs de ces poissons qui sont en mission.

La FNPF rend donc hommage à ceux qui remontent les manches, ceux qui font leur profession de foi, ceux qui militent, ceux qui travaillent en silence, ceux qui se concentrent et étudient, ceux qui partagent leur passion pour l’une ou l’autre espèce, ceux qui sont fous amoureux de leur protégé au point de leur témoigner de la gratitude devant tant de beauté qui leur est donnée.

Un long voyage commence toujours par un premier pas

Alors cette campagne est aussi là pour donner des exemples probants des réussites qui sont en train de naître. Outre les piliers de tous les jours représentés par les AAPPMA et les Fédérations de Pêche Départementales, on accueille au travers de bien belles images les témoignages des représentant des associations de protection des migrateurs. 

Ces associations sont au nombre de 8 en France et agissent avec persévérance, abnégation et enthousiasme à la protection ou à la réintroduction de ces espèces migratrices. Souvent avec de très beaux résultats.

Source site web FNPF

Les efforts d’EDF sont aussi soulignés avec l’exemple de la mutation du barrage de Poutès qui après des années de lutte et protestations des associations environnementales a fini par reconstruire un nouveau projet dans le respect de la continuité écologique. Et oui la résistance dont font preuve les migrateurs est aussi contagieuse et source d’inspiration pour celui qui veut faire avancer leur cause sur le temps long.  

Into the wild

Nous chez Fishare, nous prônons depuis la première heure cette idée de l’eau et des écosystèmes d’abord, la pêche ensuite. Nous nous associons donc à ce message de bienveillance envers ces espèces migratrices et plus globalement envers le maintien de la continuité écologique. 

Oui chez Fishare nous sommes militants pour que cette cause universelle soit plus médiatisée auprès des pratiquants de la pêche. Militants pour une pêche toujours plus respectueuse et qui prend en compte l’intérêt supérieur du poisson c’est-à-dire tout son habitat, sa maison, sa source de vie. Nous agissons au travers de nos publications digitales et au travers notre magazine Dérives, ou encore dernièrement avec notre festival de film de pêche Fishare sur le thème de la transmission.

 

Certes pour certains l’idée de penser dans ce sens ne fait pas rêver et prendre du poisson reste une finalité encore teintée d’égo-centrisme. Mais nous restons confiants dans les générations actuelles et futures qui ne consomment plus la pêche mais veulent l'expérimenter comme un art de vivre aux côtés du poisson en étant immergés dans une nature et une faune préservée où le sens de la pêche de demain ne sera plus jamais le même.

Nous sommes un média et notre raison d’être est de véhiculer toute initiative qui sert la cause du vivant. Car c’est en pensant globalement et en agissant localement, comme le font si bien ces associations de protections des migrateurs aidées par le réseau des AAPPMA, les fédérations départementales et la FNPF, que nos rivières, ruisseaux et autres zones humides pourront continuer à accueillir sereinement les poissons que nous chérissons. 

 

Pour continuer sur cette campagne, nos confrères de Scarna Fishing et Nervurax Fishing ont aussi relayé la campagne avec des vidéos documentaires très réussies :

 

 

Article écrit par Philippe Deschodt

Vidéo FNPF : Sauvons nos rivières Actes 2 - Films Du Bouchons

Crédits photos Shutterstock, FNPF

 


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