Darting, le leurre souple autrement !
Le darting est une animation plus qu’une technique de pêche. Elle convient à tous les carnassiers, même si je l’utilise en priorité pour la traque de la perche. C’est l’association d’un leurre souple “finesse” avec une tête plombée ayant une forme conique.
Quel matériel utiliser pour pêcher en darting ?
La canne
La canne peut-être une spinning ou une casting, c’est une affaire de goût car cela n’influence pas l’animation. Néanmoins, je trouve qu’un matériel casting offre un petit plus dans le contrôle de la ligne.
Après l’impact du leurre avec l’eau, vous gardez un contrôle permanent grâce à votre pouce positionné contre la bobine. La tresse qui le frôle vous donne des indications en direct. Ainsi, si vous détecter une anomalie, il suffit de bloquer la bobine avec votre pouce pour assurer un ferrage efficace.
Je vous conseille une longueur d’au moins 2 mètres qui est un peu le standard des cannes modernes. L’action idéale me semble être regular ou parabolique. Néanmoins, votre canne doit disposer d’une bonne réserve de puissance pour extraire un beau poisson de son refuge. Côté puissance, elle peut-être une UL (0.5 à 5 gr) jusqu’à une M (5-20 gr)
La ligne
Comme c’est une pêche tactile, il convient d’utiliser une tresse dans un coloris bien visible. Cela permet de suivre de vue sa ligne, et de détecter une touche subtile, tel qu’un déplacement latéral à la descente. Pour exemple, mes diamètres vont du 6 au 13/100 ème.
Il est impératif d’ajouter un bas de ligne de discrétion en fluorocarbone résistant à l’abrasion. Comme les captures s’enregistrent majoritairement dans les obstacles, la tresse ne supporte pas longtemps les frottements contre la roche. Le diamètre doit être adapté à l’espèce visée. Ainsi, pour la perche ou le sandre, je vous conseille entre du 20 et 25/100 ème. La longueur du bas de ligne devra être à minima d’une longueur de canne.
Le souple et sa tête plombée
La forme de la « jighead » (tête plombée en français) conditionne la bonne réalisation de l’animation. La photographie vous montre les modèles qu’il convient d’utiliser (conique ou biseautée). La tête plombée peut aussi être un modèle texan pour évoluer en milieu hostile, au cœur des herbiers.
Le leurre est souvent un shad "finesse" sans queue ou à queue bifide
Il est possible d'utiliser des leurres de type "slug" ou "worm"
Pour ma part, cherchant avant tout la perche j’utilise des souples entre 1.5 et 3.5 pouces. Si vous recherchez le brochet, rien n’interdit de monter un leurre de 7 pouces sur une jighead de 20 grammes. Cette animation est beaucoup utilisée en mer où elle est nommée « pêche à la volée » ou « windo ».
Sur quels postes pêcher ?
On peut utiliser cette animation pour une prospection tous azimuts. Néanmoins je la recommande avant tout pour pêcher des postes marqués : bord du quai, bancs d’herbiers…
Étonnamment, ce montage même sans hameçon texan est peu accrocheur dans une forêt d’herbiers. Le point d’attache en retrait sur la tête plombée facilite le basculement du leurre de l’autre côté de l’herbe, sans que l’hameçon s’accroche. Au pire, les herbiers cèdent assez facilement sur une tirée progressive faite en prenant la tresse à la main. Les pertes dues aux accrocs sont très faibles.
Comment réaliser l'animation ?
L’action de votre canne va jouer un rôle majeur ! On opère canne haute, le scion orienté vers le ciel. Si vous disposez d’une canne de puissance « fast » relativement raide vous ferez peu dans la subtilité. A l’inverse, une action « regular-fast » vous offrira un panel d’animations plus large. Concernant la notion d’action, je vous recommande de lire l’article de la marque Sakura qui explique très bien les choses.
Voici les deux animations dont j’use en fonction de l’activité des prédateurs.
Une animation agressive
Elle permet de déclencher des attaques réflexes de poissons actifs. Parfois même, elle permet de provoquer une activité prédatrice des perches en jouant sur la compétition alimentaire au sein du groupe.
Dès que je repère un banc d’herbiers, je lance dans une trouée ou au plus près d’une touffe. Puis, je laisse descendre mon montage jusqu’au fond. Là, je réalise aussitôt une tirée sèche vers le haut avec une amplitude importante. Le leurre fait alors un bond vers la surface. Un prédateur posté dans l’herbier va réagir par réflexe et gober le leurre.
En l’absence de réaction j’arrête mon mouvement en bloquant mon avant-bras. J’abaisse la canne d’un coup ce qui crée un mou dans la ligne. L’effet sur le leurre est immédiat : le « finesse » descend comme une feuille morte vers le fond, imitant à merveille un poisson moribond.
Le temps de descente dépendra du poids de votre tête plombée et de la vitesse du courant. Si la descente est rapide, l’arrêt ne durera que 2 à 3 secondes avant d’effectuer une nouvelle tirée. En conséquence, l’animation est un enchaînement de tirées et d’arrêts. Ainsi, le leurre remonte naturellement vers la surface. Dès que le leurre est hors de l’eau, je le propulse vers la trouée suivante.
Une animation plus lente
Cette seconde animation qui s’adresse à des poissons peu actifs. Je pratique toujours sur un poste marqué, où j’ai identifié la présence de prédateurs. Après l’arrivée du montage sur le fond, j’attends plusieurs secondes avant de réaliser une première tirée. Elle est d’amplitude faible à modérée. Je relâche en accompagnant mon montage jusqu’au fond. Je m’efforce de rester proche du substrat, en réalisant des tirées de faibles amplitudes. Cette animation est facilitée par l’utilisation d’une canne de puissance regular-fast.
Un conseil supplémentaire si vous êtes dans la situation de prédateurs peu actifs, choisissez dans vos pochettes un modèle souple imprégné d’attractant (crevette, anis…).
L'animation en darting, de janvier à décembre
Vous pouvez user de cette animation toute l’année ! Il conviendra simplement de s’adapter sur la taille du souple et du poids de la tête plombée. Ainsi, en période estivale je pêche souvent avec un souple en 2 pouces sur une jighead de 1.5 grammes. Les alevins nés en mai-juin abondant dans le milieu, les prédateurs se focalisent dessus. À partir de septembre, il convient de proposer une taille supérieure, au minimum du 3 pouces et des têtes plombées plus lourdes, à partir de 5 grammes.
Quelles espèces peuvent être capturées en pêchant en darting ?
La perche en tout premier lieu
La perche commune est la cible principale de cette animation
Le brochet apprécie beaucoup la nage erratique du leurre
Le brochet est vite agacé par un "finesse" animé devant son bec
Le sandre n'est pas non insensible
Le sandre n'est pas insensible non plus à cette animation
© Article rédigé par : Franck Labadie
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