Traque du chevesne en période estivale : conseils et astuces

Le chevesne est considéré comme un cyprinidé d’eau vive car il fréquente les eaux claires et courantes de plaines ou de moyenne altitude (jusqu’à 1 000 m) Il affectionne un substrat mixte à la fois rocheux et sableux, riche en abris tel qu’une végétation tant aquatique que rivulaire et des abris en sous-berges. 

Le chevesne est grégaire, vivant en bancs qui se tiennent dans le courant. Il est souvent à proximité de la surface et la tête dirigée vers l’amont dans l’attente d’une nourriture dérivante à l’affût le long des berges et/ou à proximité des herbiers. C’est prédateur vorace qui recherche ses proies visuellement, omnivore il consomme aussi bien du poisson que des plantes aquatiques. 

La ponte se déroule d’avril à juin, à des températures proches de 15° C sur des fonds d’herbiers ou de graviers. Sa croissance est plutôt lente comme le démontre une étude menée sur la Seine : il atteint la taille de 25 cm a 5 ans… et les 40 cm vers l’âge de 12 ans.

Le chevesne ayant une valeur gustative jugé médiocre, il a longtemps été peu recherché. Grâce à ce faible intérêt culinaire et à sa rusticité son aire géographique s’étend a presque toute la France, où il est jugé très commun. Il n’est pas rare d’observer de très beaux spécimens dépassant les 50 cm maraudant en surface.

Le matériel

Vous pouvez utiliser votre matériel prévu pour la truite. C’est à dire une canne de puissance Ultra-Light (0,5 à 5 g) ou Light (2-8 g) d’une longueur de 180 à 210 cm. Pour le moulinet, un modèle taille 1000 à 2500 ayant récupération au tour de manivelle de 70 cm suffit. Il faut le garnir de soit de tresse fine, en diamètre 6 à 8/100ème soit de nylon en diamètre 14 à 20/100ème.

Je recommande l’usage d’un bas de ligne de discrétion si vous pêchez en tresse. Sa longueur sera au minimum de 2 mètres en fluorocarbone de 16 à 22/100ème, en fonction de l’encombrement des lieux et de la taille des sujets visés.

Les accessoires indispensables

Une bonne paire de lunettes polarisantes qui vous permettra de voir les poissons postés ou suivant votre leurre. Une épuisette pour abréger les combats et se saisir d’un beau sujet en toute sécurité. Sa prise en main n’est pas évidente du fait d’un mucus glissant. Des waders respirants ou une paire de cuissardes fort utile pour une pratique en wading. Un gilet de pêche dont les poches contiendront à tout le petit nécessaire (coupe fil, pince pour décrocher, carte de pêche, téléphone…).

Mon top 5 des leurres pour le chevesne

  1. Un wakebait comme le Mitts 28 (Illex)ce leurre a la capacité de faire monter un poisson évoluant dans les couches d’eau inférieur ou de le faire venir de très loinUne vidéo sera certainement plus parlant –https://youtu.be/xfWafNzMY1Q
  2. Un stickbait comme le Mebapen (Smith)le leurre qui peut vous permettre de prendre un très gros.
  3. Un minnow comme le Tiny Fry 38 (Illex)un leurre passe partout.
  4. Une imitation d’alevin montée sur une tête plombée, comme le Power minnow 2″ coloris Smelt (Berkley)ramené par petits bonds dans une fosse sablonneuse ou le long d’enrochement. N’hésitez pas à faire des pauses, le chevesne prend souvent à l’arrêt.
  5. Un petit crankbait flottant pour des récupérations linéaires sous moins d’un mètre d’eau, comme le Saki 27 F (Adam’s).

Les postes qu'affectionnent le chevesne

Les frondaisons

 frondaison

Les plus gros chevesnes se tiendront sous les branches dans l’attente d’une proie dérivante ou tombante des branches. Ils peuvent se tenir immobile poster comme le serait une truite. Pour réussir en ces lieux, il faut être précis pour atteindre le dessous des frondaisons et discret dans son lancer pour que l’impact n’effraie pas le chevesne.

Pour un poser discret, apprenez à utiliser votre index tendu contre la lèvre de la bobine de votre moulinet, le frottement du fil contre celui-ci ralentira son déroulement assurant ainsi une entrée dans l’eau ultra-discrète.

Le chevesne est un poisson curieux, il viendra toujours observer ce qui est tombé, parfois longuement avant soit de le gober soit de sans détourner. N’animez pas tout de suite votre leurre, laisse le rond se dissiper avant de commencer votre animation, c’est là où les lunettes polarisantes sont précieuses. Si le poisson se détourne, une courte accélération du leurre peut le décider à le faire mordre.

Les nénuphars ou autres herbiers

 nénuphares

Le chevesne peut se tenir sous les feuilles ou évoluer dans les trouées et couloirs d’eau libre comme un brochet. Il vaut mieux utiliser un leurre qui n’accrochera pas une tige sinon sa perte sera quasi inévitable.

Mon conseil, c’est l’occasion de sortir un leurre de surface comme le Mitts 28 dont la bavette orientée à 90° permettra de franchir les obstacles par un effet de bascule, et l’hameçon simple sans ardillon d’origine s’avère peu accrocheur.

Le pont

 pont

En ces lieux, le chevesne peut être posté dans le courant formé par une accélération entre deux piles, ou se tenir contre l’une des piles, à l’ombre pour les plus beaux sujets.

Ce poste s’exploite de deux façons : soit avec une imitation d’insecte depuis le tablier du pont soit avec un petit crankbait ou un wakebait depuis la berge par l’aval. Sur un poisson repéré faîte tomber le leurre juste derrière sa queue, il va se retourner et gober sans réfléchir.

L'arbre noyé

 arbre noyé

D’autant plus excellent s’il est à proximité d’une frondaison et donnant sur une rive profonde. Mon conseil, un crankbait flottant ramené linéairement peut faire merveille.

La bordure

Le chevesne aime à être calé contre la berge parfois dans très peu d’eau.

© Article rédigé par : Franck Labadie

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